La FIMIF, par essence et par principe, promeut toute initiative visant à soutenir l’économie française et les emplois correspondants. C’est donc naturellement que la Fédération a prêté attention aux French Days, opération promotionnelle choc initiée par des acteurs français du commerce en ligne.
Effectivement, du 26 avril au 2 mai 2019, les -40%, -50% et -70% fleurirent sur les sites Internet de ces enseignes, tandis que d’autres acteurs relayaient ces promotions. Mais quel est le réel objectif de ces jours particuliers ? Quelle en est la logique ? Sur la page officielle de l’opération, la hausse du volume d’affaires et celle du trafic des sites sont mises en avant.
La FIMIF se propose ici de remettre en perspective ce qui s’apparente clairement à une tromperie du consommateur. Cette nouvelle forme des soldes, dont les écueils et les fraudes ont déjà été démontrés par l’association, ou ersatz du Vendredi Noir (« Black Friday à la française »), s’assimile ainsi à un véritable franco-lavage*. C’est en outre une expression aboutie d’une logique d’ultra-consommation, où le Made In ailleurs à prix cassé sporadiquement l’emporte sur le Made in France au prix juste toute l’année.
A l’heure où de nombreuses entreprises locales rivalisent d’ingéniosité pour sortir du système des soldes, il est donc proposé à l’internaute une batterie de produits importés sous un angle bien particulier.
A grand renfort de drapeaux tricolores et de cocardes bleu-blanc-rouge, quand ce n’est pas un fier « Cocorico » – à l’instar des Galeries Lafayette -, les tenants de cette opération tendent à associer l’idée d’un achat lors des French Days à celle d’un acte citoyen. C’est ainsi le sens des déclarations sur le site officiel de la semaine. Le consommateur peut alors aisément croire qu’il soutient la production française en se servant de ces promotions massives. Sur de nombreux produits, discours et slogans l’incitent à penser que l’achat de ces articles a un impact positif sur le tissu local.
Parfois, n’étant pas dupe et sachant pertinemment qu’un article particulier n’est pas fabriqué en France, un internaute pourra estimer que le produit est onéreux et décider sciemment de profiter de la démarque.
La tromperie se fait plus fine lorsque ce sont des imports avec des équivalents français qui sont fièrement affublés de bandeaux aux trois couleurs. De la lingerie, des chaussures, des meubles ou encore des verres sont donc mis en avant de la sorte, dans cette opération qui touche toutes sortes d’objets vendus en ligne. Autant de secteurs où des entreprises françaises sont toujours actives et tâchent de proposer des prix qui rémunèrent justement ceux qui les fabriquent en France.
Le lieu de fabrication étant absent sur les descriptifs d’une immense majorité des produits de l’opération, il est malaisé pour le consommateur de distinguer réellement l’origine de ce qu’il achète.
A l’inverse, la conséquence pernicieuse est le surcroît de confusion jeté sur tous les marquages en faveur du Fabriqué en France. Chaque produit Made in ailleurs, maquillé en bleu-blanc-rouge pour l’opération French Days, vide un peu plus de sa substance un logotype hexagonal qui pourrait authentiquement valider une fabrication française.
Cette manifestation aurait vocation à se répéter plusieurs fois par an, avec à chaque fois son lot de ventes-flash ornées d’un coq. Au terme des relevés effectués cette semaine, la FIMIF dénonce clairement la confusion apportée. Cela vise tant le prix, condition des rémunérations justes, que la mention d’origine, préalable à tout acte d’achat citoyen.
* Franco-lavage : pratique marketing visant à faire penser au consommateur qu'un produit est fabriqué en France, à tord.
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