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Origine des produits dérivés des candidats à la Présidence de la République 2017

Produits dérivés des candidats à la présidence de la République


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Note de synthèse

L’origine des produits dérivés des partis politiques a été l’objet d’une étude critique de notre part en juillet 2015. Les partis politiques français étaient alors très loin d’être exemplaires dans leurs achats. Nous avions toutefois constaté une prise de conscience générale et une volonté d’augmenter les approvisionnements en produits de fabrication française

Notre étude avait démontré qu’il était possible de faire fabriquer en France l’ensemble des produits proposés dans les boutiques, et que de nombreux fournisseurs étaient prêts à accueillir ces commandes.

Un an et demi plus tard, à l’orée des présidentielles de 2017, un changement substantiel s’est-il opéré dans l’approvisionnement des partis ? Les candidats ont-ils eu l’opportunité d’appliquer, dans leurs achats, les solutions qu’ils préconisent dans leur programme ? L’argent issu des dons des sympathisants et des contribuables (enveloppe de 150.000€ par candidat débloquée dès la validation des parrainages, soit 1,6M€) aura-t-il été réinjecté dans notre économie ?

La FIMIF s’est intéressée à la provenance des objets vendus dans les boutiques officielles des candidats à l’investiture française. Elle s’est intéressée aux onze candidats et à leur parti.


Origine

Globalement, nous pouvons scinder les partis / les candidats en 4 grandes catégories :

  1. Les « Bons élèves » qui produisent systématiquement en France. On compte parmi eux François Fillon (Les Républicains, qui opèrent un revirement total par rapport à notre étude de 2015, que l’on peut saluer) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).

  2. Le « milieu de la classe » est constitué des partis / des candidats qui font des efforts concrets pour se fournir en produits français, sans toutefois y parvenir sur la totalité de l’échantillon. On y recense Emmanuel Macron (En Marche !) et Benoit Hamon (Parti Socialiste). Notons que le PS fait beaucoup mieux qu’en 2015.

  3. Du coté des « mauvais élèves », on comptabilise ceux qui sont peu vertueux et ne se fournissent presque pas en France. Parmi ces « mauvais élèves » donc, se trouvent François Asselineau (Union Populaire Républicaine), Marine Le Pen (Front National) et Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise).

  4. Enfin, dans une dernière catégorie, se trouvent les candidats qui ne font pas produire de produits dérivés, et sur lesquels il ne nous est donc pas possible de donner une appréciation. Y figurent Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès), Jean Lassalle (Résistons !) et Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste).

Transparence

S’il est un phénomène à noter depuis notre première publication sur le sujet en 2015, c’est une prise de conscience des politiques, de la nécessité d’être vertueux dans la provenance de leurs achats, et transparents quant aux informations diffusées. Cela se traduit dans les faits, de plusieurs manières.

Nous avons constaté que 3 candidats ont fait en sorte d’être très transparents quant à l’origine de leurs produits dérivés. Ainsi, Debout la France, Les Républicains et En marche ! disposent tous trois des boutiques les plus transparentes, qui font preuve d’une systématisation de l’affichage de la provenance.

Nous constatons également un certain clientélisme. En effet, dans nombre de boutiques, l’affichage de l’origine n’est réalisé que lorsqu’elle est flatteuse. C’est notamment le cas dans les boutiques de Benoît Hamon, Marine Le Pen, François Asselineau et Jean-Luc Mélenchon.

Finalement, notons les enjeux d’une telle communication en termes d’image : les partis les plus vertueux ont répondu volontiers à nos questions, tandis que nous attendons toujours des réponses de la part des plus opaques (FN, UPR et La France Insoumise). On nous a également refusé l’accès à deux magasins (UPR et FN) et imposé physiquement de quitter une boutique (La France Insoumise). On nous a également enfin menti sur la provenance d’un produit que l’on savait venir de Chine (La France Insoumise). Dichotomie entre les actes et les déclarations ?


Impact

En comparant les chiffres de juillet 2015 à ceux d’avril 2017, force est de constater toutefois une très nette amélioration de la provenance des produits de campagnes. En effet, pour nombres d’articles (t-shirts, mugs, porte-clefs, magnets) on constate un doublement de l’offre de produits Français 56%. Une augmentation notable et qui fait écho à notre première étude.

D’après nos estimations, obtenues auprès des professionnels de l’industrie du textile, uniquement pour les tee-shirts, ce sont environ 50 personnes que les produits dérivés ont permis de faire travailler dans nos usines textiles du Nord, de Bretagne et d’Alsace Un bon chiffrage que l’on ne doit toutefois qu’à la moitié des partis, et qui pourrait être encore augmenté puisque les « mauvais élèves » continuent de faire produire au Maroc et en Espagne. Nous estimons à 33 le nombre de postes supplémentaires qui auraient pu être crées si tous les partis avaient fait le choix d’une fabrication française.


Universalité

Finalement, signalons que quelle que soit la ligne politique et économique soutenue, les partis politiques ne pourront ignorer que dans un cas, en achetant français, ils réalisent un acte patriotique et favorisent les entreprises nationales, tandis que dans l’autre, ils négligent une opportunité de soutien à ces mêmes travailleurs.


Part de l'origine française des t-shirts de partis politiques
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